Les communes de Marennes, Simandres, Chaponnay et Saint-Symphorien-d’Ozon font face à de nombreuses inondations et coulées de boue lors d’événements pluvieux intenses.

Dans le cadre de sa compétence de gestion et prévention du risque inondation, le SMAAVO vient de lancer une étude, dite « érosion des sols » sur les 4 secteurs concernés.

L’objectif de cette étude est de proposer des aménagements hydrauliques à mettre en place sur les parcelles agricoles, pour gérer les eaux de ruissellement et les matériaux (sédiments) transportés, afin de réduire/supprimer le risque d’inondation des habitations ainsi que les coulées de boue, tout en préservant les terres agricoles.

Les actions qui pourront être proposées suite à cette étude seront :

  • L’implantation de prairies, bandes enherbées, de haies, talus, techniques végétales (peignes, fascines, etc.), la modification des pratiques culturales, etc…
  • La mise en place de noue d’infiltration, bassin de rétention, pièges à sédiments, fossés, etc…

Les premières propositions d’aménagement devraient être faites d’ici fin 2023.

Le Castor d’Europe peuplait autrefois l’ensemble des bassins fluviaux de France et d’Europe. Suite à des modifications humaines importantes des cours d’eau et des atteintes portées à l’espèce, il avait quasiment disparu du bassin rhodanien au 19ème siècle. Il a été le premier mammifère à être protégé à l’échelle nationale en 1968. C’est pourquoi, l’espèce ainsi que son habitat sont aujourd’hui strictement protégés (arrêté du 23 avril 2007).
Après avoir totalement disparu du bassin versant de l’Ozon, son retour a été remarqué lors de premières observations en 2007 sur la commune de Saint-Symphorien-d’Ozon. Il s’installe ensuite en 2010 dans le marais de Simandres puis, est repéré en 2015 sur la commune de Chaponnay.

Etant plus à l’aise dans l’eau que sur terre, il crée des barrages pour étendre sa zone de nourriture et maintenir son terrier immergé. La succession de ces aménagements participe au développement et au maintien des zones humides. Or, ces zones rendent de nombreux services environnementaux : recharge des nappes phréatiques et épuration des eaux, soutient des débits des cours d’eau en période de sécheresse, piégeage du CO2 et atténuation du changement climatique, ou encore temporisation des inondations par effet « éponge ». De plus, de nombreuses espèces végétales et animales dépendent de ces zones humides, que ce soit pour y vivre, s’y nourrir ou s’y reproduire. En effet à titre d’exemple à l’échelle de la France, on estime qu’environ 50% des oiseaux dépendent de ces zones, qui abritent également 30% des espèces végétales remarquables et menacées. Les castors, considérés comme une espèce ingénieure, participent donc fortement à l’accroissement et au maintien de la biodiversité sur le territoire. Mais ces ouvrages peuvent aussi entrainer des débordements très localisés et ponctuels durant les mois d’hiver, sur des secteurs à enjeux plus ou moins forts (routes, zones urbanisées, parcelles agricoles et naturelles, etc…).

Afin de protéger l’espèce et de la concilier avec les activités humaines, le SMAAVO a lancé en 2020 une étude pour la réalisation d’un plan de gestion du Castor d’Europe sur le bassin versant. L’objectif est de dresser l’état actuel de cette population sur le territoire pour ensuite définir des secteurs où sa présence est acceptée et/ou acceptable (zones humides et milieux naturels par exemple) et des secteurs trop sensibles pour le laisser s’installer durablement (centres urbains). Pour cela, les enjeux humaines, environnementaux et agricoles ont été étudiés et analysés.
Ainsi, c’est une quinzaine de territoires qui sont recensés et qui sont plus ou moins actifs suivant les saisons. Grâce à ces connaissances actualisées, le SMAAVO va maintenant réaliser une demande auprès des services de l’Etat (DREAL) pour valider un plan de gestion relatif à cette espèce et son habitat. Ceci afin de pouvoir modifier ponctuellement les ouvrages (abaissement) lors des périodes de désagrément, et dans les zones qui seront retenues comme étant à enjeu fort face au risque d’inondations.

Il est cependant important de garder en tête qu’il faut vivre avec la présence de cette espèce qui, si elle est protégée, ne l’est pas sans raison.

Dans la cadre de sa compétence GEstion des Milieux Aquatiques et Prévention des Inondations (GEMAPI), le SMAAVO élabore actuellement un plan de gestion pluriannuel visant à pérenniser ou restaurer les trois principales zones humides du bassin versant de l’Ozon, à savoir :
  • le marais de Simandres,
  • la zone humide de Saint-Symphorien-d’Ozon,
  • la zone humide de la Sauzaye à Chaponnay.
Suite à la réalisation d’un état des lieux et d’un diagnostic global de ces milieux, le bureau d’études en charge de la mission proposera au syndicat un programme d’intervention de 5 ans sur chacune des zones. Seront notamment observées, les fonctions : Hydrologiques et hydrauliques Ecologiques (faune, flore) Socio-économiques (activités professionnelles et de loisir) L’étude se déroulera tout au long de l’année 2022 et les premières actions pourront débuter dès 2023.