Le bassin de l’Ozon, au sud de Lyon, connaît régulièrement des épisodes de crue. L’évolution de l’occupation des sols à la fin du vingtième siècle a généré une concentration des enjeux dans des zones fréquemment inondées. L’augmentation des surfaces imperméabilisées a également modifié le fonctionnement du cours d’eau, qui semble tendre vers un régime torrentiel avec un pic de crue atteint plus rapidement.
La crue majeure du bassin, de la nuit du 4 au 5 novembre 2014, a fortement touché les personnes et les biens. Elle a généré une prise de conscience collective quant au risque et à la nécessité d’organiser une réponse adaptée à ces phénomènes.
Les élus des communes touchées ont sollicité les services de l’État afin de pouvoir apporter une réponse adaptée aux crues sur le territoire. Lors de ces réflexions, deux points prioritaires sont apparus :
L’Ozon prend sa source sur la commune d’Heyrieux, à une altitude de 340 m, et rejoint le Rhône, précisément le canal de fuite de Pierre-Bénite, à Sérézin-du-Rhône, à une altitude de 158 m après un parcours de 22 km d’est en ouest.
Le bassin versant se distingue globalement en trois secteurs paysagers :
Le bassin est bordé au sud par les balmes viennoises, le séparant des bassins versants de la Sévenne et de la Véga, et au nord par la plaine d’infiltration de l’Est lyonnais, marqué par l’absence de réseau hydrographique. A l’est, le bassin de la Bourbre s’écoule dans le Nord Isère et la vallée du Rhône marque la fin du territoire à l’Ouest.
La proximité du bassin avec l’agglomération lyonnaise explique l’essor de l’urbanisation sur le territoire, en particulier depuis les années 1990.
En cours de révision (Plan de Prévention des Risques Inondations, documents règlementaires.)
Le réseau hydrographique du bassin de l’Ozon comprend un réseau complexe de cours d’eau et de fossés de drainage dont la longueur totale est estimée à 58 kilomètres, pour ce qui concerne le linéaire principal.
Le fort remaniement des milieux aquatiques du bassin versant, particulièrement dans la plaine agricole, rend parfois difficile la différenciation entre le cours d’eau d’origine naturelle, parfois constitué de chenaux et bras secondaires, et un fossé de drainage ou de ressuyage.
Le réseau hydrographique se décompose de la manière suivante :
1 . Cours d’eau des collines du bas Dauphiné
– L’Ozon de sa source à Heyrieux jusqu’à l’amont du bourg de Chaponnay, ici caractérisé par de fortes pentes, des lits encaissés et une occupation des sols assez rurale,
– Ses deux affluents en rive gauche sur cette partie, les ruisseaux de Valencin et de Renonceaux, présentant des caractéristiques proches avec un débit plus faible. Il faut noter que le ruisseau de Valencin accueille les rejets de la station d’épuration de Valencin, seul rejet d’assainissement collectif de l’ensemble du bassin versant
2. Cours d’eau de la plaine de l’Ozon
– L’Ozon de Chaponnay à l’entrée de Saint-Symphorien d’Ozon, aussi appelé Luyne sur ce secteur. Ici, le cours d’eau connaît de très faibles pentes et est endigué sur la majeure partie de son cours. Son lit majeur se compose majoritairement de grandes cultures céréalières,
– Les ruisseaux du Putaret et de Vernatel, la combe de Fausse, la combe Noyon et la combe Corneille, affluents en rive gauche. Ces ruisseaux prennent leurs sources dans les balmes viennoises, où ils connaissent de très fortes pentes, puis finissent leur cours dans la plaine de l’Ozon avec une forte rupture de ces pentes. Ils s’écoulent généralement du sud au nord. Ce phénomène engendre de fortes problématiques d’érosion et de sédimentation, aggravées par les nombreux aménagements sur ces ruisseaux,
– Le ruisseau de l’Ozon, ancien bras secondaire de l’Ozon. Sa partie amont est aujourd’hui séparée du cours principal de l’Ozon suite à différents aménagements. Il prend sa source grâce à une résurgence de nappe dans la zone humide de la Sauzaye à Chaponnay et conflue avec l’Inverse au niveau du marais de Saint-Symphorien d’Ozon, après un parcours d’est en ouest. Son profil est proche de l’Ozon dans la plaine, avec des pentes faibles et un fort endiguement au cœur de terres agricoles,
– L’Inverse, affluent principal de l’Ozon. Elle est constituée de la confluence entre le ruisseau du bois de la Dame et le fossé du plan et du Combeau sur la commune de Communay. Elle conflue avec l’Ozon dans le marais de Saint-Symphorien d’Ozon après un parcours globalement du sud-ouest vers le nord-est, d’où elle tire son nom. Elle présente un profil similaire à l’Ozon des plaines, de faibles pentes, un cours rectifié et endigué au cœur de zones agricoles,
– Dans le marais de Saint-Symphorien d’Ozon, il existe un réseau très complexe d’anciens chenaux et de fossés. Parmi eux, l’Ozon reçoit deux affluents notables en rive droite, les ruisseaux des Manges et du Richardin. Ce sont de petits affluents, très rectifiés, prenant leur source sur la commune de Saint-Symphorien d’Ozon.
3. Cours d’eau de la zone urbaine aval
De l’entrée du bourg de Saint-Symphorien d’Ozon jusqu’à la confluence avec le Rhône, l’Ozon ne reçoit pas d’affluent notable. Sur ce secteur, les pentes augmentent légèrement par rapport à la plaine de l’Ozon. La forte occupation des rives de l’Ozon en fait la zone la plus sensible et vulnérable du bassin face aux inondations. Elle se caractérise aussi par de nombreux ouvrages en travers du cours d’eau.
Les principales modifications du cours d’eau l’Ozon depuis le 19ème siècle sont d’origine anthropique. Les usages passés et actuels liés au cours d’eau sont à l’origine de ces modifications :
Il en résulte un cours d’eau présentant une sinuosité faible, y compris dans les secteurs où il est peu contraint. Si les aménagements expliquent pour bonne part cet état de fait, le contexte géologique lié à l’ossature molassique est sans doute peu favorable à la formation de méandres.
L’histoire du bassin versant de l’Ozon conduit à un cours d’eau comprenant de nombreuses digues. La plupart du temps, elles protègent des terrains agricoles. Ces digues ont été recensées dans le cadre de l’étude hydromorphologique du bassin de l’Ozon. Leurs principales caractéristiques sont aujourd’hui connues : hauteur, emprise au sol, état… Des fiches ont été réalisées pour chacune d’entre elles.
Toujours sur la base de l’étude hydromorphologique de l’Ozon, les connaissances sur la morpho-dynamique du cours d’eau sont bonnes.
Le cours d’eau de l’Ozon se caractérise par des secteurs aux dynamismes bien différenciés : une partie amont, pentue, avec une dynamique importante, une partie médiane, de faible pente et de dynamique faible, et une partie avale, où une nouvelle augmentation de la pente et l’augmentation des débits, soutenus par la nappe, redonne une puissance importante au cours d’eau. Son affluent principal, l’Inverse est très comparable à sa partie médiane.
Cette dynamique est très fortement influencée par les aménagements humains. Le transit sédimentaire est perturbé par les plans d’eau et les ouvrages en travers. Les endiguements de la plaine de l’Ozon augmentent les phénomènes d’incision du lit et de puissance du cours d’eau pour un débit plein bord. Cette puissance a une influence sur les débits en période de crue plus à l’aval, dans les zones urbaines.
Enfin, la forte artificialisation du lit à l’aval augmente considérablement les phénomènes d’érosion et d’incision dans les rares secteurs plus naturels, particulièrement entre les bourgs de Saint-Symphorien-d’Ozon et de Sérézin-du-Rhône.
Impossible de ne pas mentionner les zones humides lorsqu’on parle de prévention du risque inondations. Ces dernières jouant un rôle d’éponge et de tamponnage des crues, entre autres intérêt (biodiversité, lutte contre les ilots de chaleurs, autoépuration de l’eau, etc…)
La plaine de l’Ozon est justement une ancienne et vaste zone marécageuse. Entre la fin du 19ème et le 20ème siècle, elles ont été progressivement asséchées par le drainage et déconnectées des cours d’eau par l’endiguement. Ces aménagements ont permis le développement de l’urbanisation sur des zones autrefois inconstructibles et la mise en culture d’espaces autrefois pâturés ou naturels.
D’après les derniers inventaires, il subsiste aujourd’hui environ 140 hectares de zones humides sur les communes de Chaponnay, Simandres, Marennes et Saint-Symphorien d’Ozon.
Une dynamique de préservation, de gestion et de restauration se met progressivement en place sur le bassin (voir onglet zones humides et études en cours, « Plan de Gestion des Zones Humides »). Ces grands ensembles de zones humides de la plaine de l’Ozon ont un rôle particulièrement important dans la gestion globale de l’eau du territoire, notamment en ce qui concerne les inondations et le ruissellement.
Bien qu’elles soient peu nombreuses et étendues, il existe aussi sur le bassin des zones humides de têtes de bassin, sur les communes de Saint-Pierre de Chandieu, Valencin et Communay. Elles restent cependant à l’heure actuelle mal connues (zones non gérées directement par le SMAAVO).
Le bassin versant de l’Ozon présente de nombreuses zones naturelles à fort intérêt (ZNIEFF), dont une grande partie est liée à l’eau.
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